Gourou

Alice aime les fous. Et de « fou » à « gourou » il n’y a qu’une lettre. Elle pratiqua brièvement  un représentant littéraire de l’espèce.

La rencontre se fit en deux temps (vite et en plein été) et trois mouvements : 1. dilatation de la pupille après consommation frénétique de l’œuvre dudit écrivain 2. cliquetis tremblants pour inviter le toujours dit écrivain à débattre de voix vive 3. saut fieffé dans le premier TGV.

30 minutes de retard plus tard, Alice se dit que le coup du lapin n’était pas si désuet. Pas tout à fait découragée, elle tenta le texto détaché : « J’ai pensé que vous n’auriez pas le temps de passer, je ne me suis donc pas attardée ». La réponse fut bien au-delà des espérances qu’elle avait entre temps perdues : « Rendez-vous chez moi, place x, 3ème étage, interphone X, code XXX ». Soufflée mais culottée, Alice y alla. Evidemment. Le ton fut donné d’entrée. Ouverture de la porte en peignoir. Un thé et une conversation d’usage plus tard(« Alors, votre livre, Paris, la vie ? ») , les choses prirent la tournure pleinement pragmatique qu’elles ne quittèrent pus :

– « Paris est une ville où l’on baise ».

L’argumentation d’Alice fut à la hauteur de sa moiteur :

– « Ah ah ».

– « Vous avez besoin de décharger vos énergies ».

– « Oh, non, mais ça va, vraiment, je vous assure ».

– « Mets tes mains sous mes couilles pour sentir l’ébullition ».

Alice fut magiquement tirée de sa torpeur par ce coup de tutoiement impromptu et par un fou rire au fond pas plus insolent qu’incohérent.

Pas démonté pour autant, le gourou proposa dans un dernier élan, peignoir définitivement ouvert, qu’elle le « soulage » avant de partir. C’est Alice qui se soulagea en prenant ses talons aiguilles à son cou et en allant jouir de son fou rire devant un sirop cassis.

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