Hystéries ordinaires d’Alice

La vie, c’est un collage d’histoires. Une histoire qui en chasse une autre. Alice n’a jamais vu cette linéarité d’un bon œil. Elle n’aime pas les séries, les suites, les perles sur un collier. 10 après 9, Auguste après César mais avant Tibère, le feu orange jamais après le rouge, l’enfance avant la puberté. Alice aime la pluie dans le beau temps, les hommes-enfants, le côté pile à côté du côté face.

Alice aime depuis toujours les puzzles, les puzzles trop grands, trop compliqués, les puzzles qui prennent trop de poussière. Elle aime brasser les pièces dans ses mains, les compter, les tourner, les retourner, les forcer parfois, faire semblant de ne pas trouver leur place. Elle aime perdre des pièces aussi, pour les retrouver, un autre jour, par hasard.

Alice se vit comme un puzzle. Des pièces, beaucoup de pièces, trop de pièces, pas toutes à l’endroit, pas toutes au bon endroit. Mais se réclamant toutes d’être dans sa vie à bon droit. 

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